Maltraitance des seniors : mieux vaut prévenir...

Depuis une trentaine d’années et de plus en plus, notre société occidentale s’inquiète des violences faites aux seniors. La maltraitance est bien plus répandue que ce que l’on imagine, puisque un senior sur 5 y est un jour confronté, et va bien plus loin que les violences physiques, qui sont en réalité les formes de maltraitance les moins courantes. Quelles sont les formes de violences rencontrées ? Et comment s’en prémunir ou les dénoncer ?
Alors que nous associons souvent la notion de maltraitance ou de violence à l’idée de violence physique, il semble important de rappeler que la maltraitance peut être intentionnelle ou non, physique ou psychologique... Revenons un moment sur la définition.
La maltraitance est difficile à définir, elle est vaste, complexe et peut revêtir plusieurs aspects : violence, négligences, abus. On s’accorde cependant à la décrire comme suit : « tout acte ou omission, commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière ».
Différents types de maltraitances ont été mis en évidence. Les listes ne sont données qu’à titre d’exemple, reprenant les violences les plus courantes, et ne sont malheureusement pas exhaustives.
Violence physique
Cette catégorie, la plus visible, la plus marquante, mais la moins habituelle, regroupe l’ensemble des atteintes corporelles.
Coups
Brûlures
Chutes provoquées
Méthodes de contention, les lanières pour attacher
Entraves à la liberté de mouvement
Abus sexuels
...
Violence psychologique
Ce type de violence est le plus courant, il est essentiellement verbal et porte sur l’existence même de la personne, son aspect, son état mental.
Chantage
Infantilisation
Menaces
Brimades
Insultes
Contraintes
Interdiction
Humiliation
Tutoiement
Refus manifeste de communiquer
...
Violence financière
Également parmi les violences les plus courantes, elle consiste en tout acte empêchant la personne de maîtriser ses ressources :
Spoliation d’argent
Vol d’objets
Détournement partiel ou total de pension
Héritage anticipé
Mise sous tutelle abusive
...
Violence civique
Il s’agit de la violation des droits élémentaires du citoyen et les abus d’autorité ou de pouvoir.
Placement forcé en institution
Détournement de procuration
Privation de papiers d’identité
Fait de répondre à la place de l’aîné
Fait de préférer déclarer quelqu’un incapable de voter plutôt que d’organiser son déplacement jusqu’au bureau de vote
Restriction ou l’interdiction de visite (à domicile comme en institution)
...
Violence médicamenteuse
Il peut s’agir d’excès de neuroleptiques, (qui est parfois un moyen d’obtenir la paix en maison de repos et parfois à domicile), ou à l’inverse, la privation de médicaments prescrits. La polymédication excessive peut parfois être une forme de maltraitance.
Négligences
Actives ou passives (et donc intentionnelles ou non), les négligences regroupent tout manque d’aide à la vie quotidienne :
Abandon d’une personne incapable de s’occuper d’elle-même
Privation de liberté
Privation de soins ou d’hygiène
Privation de nourriture
Manque de stimuli
Incontinence indue par manque de « temps » pour accompagner l’aîné
...
Souvent ces actes sont associés les uns aux autres, petit à petit, et de manière répétitive.
Comment prévenir les risques de maltraitance ?
S’assurer de connaître nos droits en tant que seniors et d’être en mesure de les faire valoir. Nous sommes alors en meilleure position pour dénoncer de mauvais traitements.
Préserver notre autonomie. En effet, s’assurer de connaître ses droits n’est pas suffisant si nous ne sommes pas un minimum autonomes et acteurs de notre propre vie.
Rompre l’isolement ; voir du monde, conserver un réseau social permettra de se référer soi-même à une norme en matière de bientraitance, mais également d’être éventuellement interpellé si notre entourage perçoit des risques de maltraitance pour nous.
Si nous vivons toujours à la maison, différents types d’aide peuvent également représenter une prévention des risques de maltraitances. Dans le cas, des maisons de repos, plus nous participons à notre projet de déménagement (visites, lecture du projet d’accueil...) plus nous nous préservons des risques.
En outre, si nous connaissons des difficultés sociales et/ou de santé, nous avons la possibilité de recourir à une série de services professionnels nous offrant aide ou soins adéquats.
Ainsi Centre d’accueil de jour, centre de soins de jour, service de télévigilance, médecin traitant ou autres professionnels de la santé , mutuelle, centre de santé mentale, CPAS... sont aux premières loges pour vous conseiller, ou vous aider.
En l’absence de tels services ou aide, une situation problématique peut déboucher sur de la maltraitance. Une prise en charge appropriée peut jouer un rôle préventif et même curatif face à la maltraitance.
En cas de maltraitance
Des services spécialisés peuvent intervenir :
- ALMA Wallonie-Bruxelles : 0800 30 330
- CAPAM : 0800 30 330
- E.M.P. AGE : 071 506 999
- URGEDES : 071 77 78 79
Ou vous écouter et vous conseiller par téléphone :
- Télé Accueil : 107
- Télé-Service : SOS solitude : 02 548 98 08
Si le problème persiste, l’opportunité d’une médiation, l’intervention d’un organe judiciaire ou de police devra être envisagée.
Besoin d’aide ?
Vous trouverez la liste des aides disponibles sur le site du RIFVEL (réseau internet francophone « vieillir en liberté »)
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